mercredi 14 septembre 2011

Schiaparelli, le rose et la folie


La créatrice qui a inventé le "rose shocking" est forcément un modèle pour moi, et une source d'inspiration... Voici donc, comme promis, un petit article historique sur Elsa Schiaparelli.

 Elsa Schiaparelli

Elle naît en 1890 en Italie, mais voyage beaucoup : elle rencontre son mari à Londres, puis elle s’installe à Paris où elle ouvre un magasin en 1927. Ses premiers modèles sont des tricots, pulls ou maillots de bain, avec des nœuds et des motifs en trompe-l’œil. 


Après ces premiers succès, elle commence à se rapprocher des surréalistes, et à collaborer avec certains artistes de ce mouvement. Parmi les plus connus, on trouve Dali, Cocteau ou encore Bérard. Elle travaille également beaucoup avec le brodeur Lesage, qui interprète pour elle les dessins de ces artistes.

Vêtements brodés par Lesage sur des dessin de Cocteau

Le Surréalisme a commencé à influencer la mode dans les années 30, par réaction au monde réel, rationnel et conventionnel. Il substitue à la monotonie de la réalité un univers de fantaisie et de rêve. Il se manifeste par des vêtements psychologiquement suggestifs, où la dimension symbolique prédomine. 
Elsa Schiaparelli (ou la Schiap' comme on l'appelait alors) parvient à faire de la création la plus extravagante un vêtement ou un accessoire qui reste extrêmement chic et sophistiqué. Cela lui permet de séduire une partie de la haute société de l'époque.

En 1940, elle s'exile aux États-unis jusqu'à la fin de la guerre. A son retours, les temps ont changé, et ses modèles plaisent moins. En proie à des difficultés financières, elle ferme sa boutique en 1954 et repart à New York, où elle mourra en 1973.
 



Ses modèles les plus connus sont le tailleur bureau, la robe homard, le chapeau chaussure. Mais elle a aussi créé des modèles moins incroyables, et plus portables, avec toujours cependant une touche humoristique et beaucoup d'élégance.


Les modèles que je préfère sont les robes créées en 1939, avec une réminiscence des tournures et des faux-culs du 19ème siècle. Ces robes étaient faites dans des magnifiques tissus imprimés, souvent dessinés par des artistes.


Quelques bouquins pour aller plus loin :
- Elsa Schiaparelli, de Dilys E. Blum, aux éditions du Musée de la Mode et du Textile Paris / Philadelphia Museum of Art, 2004. Très beau catalogue d’exposition avec de nombreuses illustrations.
- Le musée de la mode, aux éditions Phaidon, 2001. Un petit dictionnaire illustré des personnalités de la mode (stylistes, modistes, photographes, mannequins, coiffeurs, etc.)
- Shocking Life, autobiographie d'Elsa Schiaparelli, V&A Publications, 2008. Je ne l'ai pas lue, et je ne l'ai trouvée qu'en anglais : si quelqu'un trouve une édition française, je suis preneuse!
et des articles sur internet (en anglais...)
- http://petalsmarkedwithspots.blogspot.com/2010/03/all-about-elsa.html
- http://outervalues.blogspot.com/2010/11/elsa-schiaparelli.html
- http://theesotericcuriosa.blogspot.com/2010/03/holy-langoustine-schiaparelli-dali.html

4 commentaires:

weriem a dit…

Très intéressant, merci :)

Eliowyn a dit…

Merci merci, j'ignorais tout ça!!

Ségolène a dit…

Je suis contente que ça vous intéresse ! C'est une créatrice dont on ne parle pas assez à mon avis, et qui a vraiment beaucoup marqué la mode (qui continue à l'influencer d'ailleurs...)

Sandra a dit…

... tiens, des chaussures à semelles rouges en chapeau... (la dernière robe, à droite, est magnifique!)